L’autrice Kalon, responsable de l’affiche du festival de cette année, nous fait le plaisir de répondre à quelques unes de nos questions. Pour rappel, elle sera ce soir au cinéma de Rochefort pour la projection du film Akira (plus d’infos ici).
Bonjour Kalon, merci d’avoir accepté de réaliser l’affiche de cette année. Comme entrée en matière, nous allons rester classiques. Peux-tu nous décrire ton parcours ?
Je n’ai pas fait d’école d’art. J’ai commencé à dessiner quand j’étais gamine et je n’ai jamais arrêté. J’ai connu l’arrivée de la japanimation en France, les boutiques spécialisées où se vendaient des mangas importés du Japon à l’heure où aucune traduction n’existait, ainsi que les premières conventions avec la naissance du fanzinat. C’est à cette époque que j’ai créé avec quelques amis le magazine SPIRIT où j’ai auto-publié ma 1ère BD.
Quand la déferlante manga s’est abattue sur la France, je me suis tournée vers la BD européenne et les comics où j’ai découvert un autre style graphique et un autre rythme de narration.
Aujourd’hui, je me définis comme dessinatrice de BD spécialisée dans le format manga. J’aime ce format car il permet beaucoup de liberté dans le rythme de narration.
C’est au lycée que j’ai rencontré celui qui deviendra mon futur scénariste : Guillaume Dorison.
Ensemble, nous avons publié « Love I.N.C. » et « e-DYLLE » (4 tomes dans la collection Shogun des Humanoïdes Associés) et « Versus Fighting Story » (4 tomes, aux éditions Glénat).
Roch’fort en bulles, pour toi c’est quoi exactement ?
C’est un festival à taille humaine, familiale, qui ne se prend pas la tête. C’est l’évènement à faire dans la région.
Et Bulles en cavale ?
C’est « mon libraire ». Il est devenu rare de trouver un libraire de bons conseils. Cette profession permet de découvrir autre chose que des manga que nous trouvons dans les grandes surfaces. « Naruto » et « One piece » sont certes d’une grande qualité, mais ne trouver que ça dans les rayonnages rend l’univers du manga bien trop restrictif.
En parlant de manga, le manga français est-il possible ou voué à l’échec ?
Des auteurs français émergent de plus en plus mais trop peu s’installent sur le marché du public. Un auteur français met en moyenne 8 mois pour un manga alors qu’au Japon c’est bouclé en 2 mois. Le travail en atelier et la consommation de manga ne correspond pas à la culture économique française. Je suis persuadée qu’il y a une place pour le manga français à condition de ne pas copier le Japon mais d’apporter cette « french touch » qui fait la différence. Tout dépendra aussi de la légitimation du statut des auteurs et des créatifs.
J’ai eu une bonne nouvelle l’année dernière en apprenant que tu avais rejoint notre département. Mais pourquoi La Rochelle ?
Je recherchais une douceur de vie. Une ville à taille humaine. Et je suis amoureuse de l’île de Ré !
As-tu une actualité bouillante pour nous ?
Oui prochain manga en 2022, chez KANA. L’univers sera celui des créateurs de contenus (Youtube, twitch…) dans l’esprit de la série BAKUMAN.
Nous allons maintenant parler œuvres. Quelles sont les œuvres qui ont eu une influence sur toi ?
Ma première grosse influence a été « City Hunter » (Nicky Larson) de par la mixité des genres. Au niveau graphique, les détails des personnages m’ont marquée dans la série « Racailles blues ».
Lesquelles tu conseilleras à des personnes qui ne connaissent pas l’univers des manga ?
Urasawa Naoki et Jirō Taniguchi. Ils se rapprochent le plus à une philosophie film et TV, mais le mieux est de demander à son libraire.
Et peux-tu nous donner tes coups de coeur du moment (manga ou non) ?
Talli Fille de la Lune, Colossale de Diane Truc (à lire sur Webtoon), Erika et les princesses en détresse et Peau d’Homme.
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