Dav est le dessinateur de la série Sous les arbres, en quatre albums, éditée aux Éditions de La Gouttière, et l’auteur de l’affiche du 14è festival Roch’fort en Bulles. Il a eu la gentillesse de se prêter au jeu des questions/réponses pour notre association.
Comment as-tu commencé ta série Sous les arbres ?
Au départ, c’est parti d’une discussion avec mon vieux copain Cyril Trichet, sur la route d’un de nos séjours à Disneyland. On voulait faire une série à deux, une récréation à côté de nos séries respectives, un truc rapide à faire, sans perspective ni choses contemporaines. On a vite parlé d’histoires d’animaux dans la forêt, en évoquant les dessins animés de notre enfance, Disney, Don Bluth… Puis le temps a passé. Cyril n’a pas eu le temps de s’y mettre, car sa série Les Arcanes du Midi Minuit, chez Soleil, lui prenait du temps, et moi, j’étais dispo pour commencer. Alors j’ai repris le projet seul.
Pour Sous les arbres, tu es à la fois, au scénario, au dessin et à la couleur. Y a-t-il un des trois aspects de ton travail que tu préfères ?
J’aime bien la phase de recherche avant tout ça : le moment où je dessine quelques personnages, quelques décors, quelques scènes, juste pour le plaisir, sans savoir si ça racontera quelque chose. Et puis au fur et à mesure, j’affine… Je m’amuse pendant le scénario et le dessin, mais la couleur, faut le dire, est une vraie corvée ! Je n’aime vraiment pas travailler sur ordinateur !
Tu dessines souvent des animaux ces dernières années, si on se réfère à tes albums Sous les arbres, et à certaines de tes publications dans l’hebdomadaire Spirou. D’où te vient cet attrait pour les animaux dans tes histoires ?
Simplement, je les trouve plus sympas à dessiner, à rendre expressifs… ils sont plus caricaturaux. Et puis ça me donne une bonne excuse pour dessiner de la nature autour d’eux, moi qui déteste dessiner des trucs
Quel animal préfères-tu dessiner ? Pour lequel as-tu le plus de difficultés ?
Je n’ai pas vraiment de préférence, j’aime bien tout… En ce moment je fais beaucoup de raton laveurs et de singes, sans raison, juste pour le plaisir. En revanche, tout ce qui est élégant à 4 pattes (chevaux, zèbres, antilopes, biches, etc…), m’amuse beaucoup moins. J’aime trop déformer mes personnages et leur donner des gueules pas possibles.
Pour tes dessins, tu utilises l’aquarelle. Comment as-tu appris ces techniques ? Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite utiliser l’aquarelle ?
Mes albums sont colorisés sur ordinateur. Je n’utilise l’aquarelle qu’en lavis de gris, pour donner des ombres et un peu de matière, mais je suis nul en couleur aquarelle. Mon conseil : apprenez à en faire !
De façon plus générale, quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut faire de la bande dessinée ?
Faire de la bande dessinée, c’est avant tout raconter une histoire. Il faut avoir envie de dessiner 200 fois le même personnage dans des cases. C’est très différent de l’illustration de texte et de tout le reste. Notre dessin n’est pas là pour être joli, il est au service du scénario et on doit être prêt parfois à faire des dessins qui ne nous plairont pas forcément pour que l’histoire puisse avancer. Il faut en avoir conscience. Quelqu’un qui aime dessiner peut trouver plein d’autres manières de s’épanouir. Il y en a énormément. La BD doit être avant tout une passion de raconteur d’histoire, et mon conseil c’est donc d’en lire : en bd, en livre, d’en regarder au cinéma, d’y jouer sur console ou en jeux de rôles… de comprendre comment fonctionne une histoire pour mieux raconter les siennes ensuite.
Pourquoi fais-tu de la bande dessinée ? Comment as-tu commencé ?
Quand j’étais petit, je dessinais des histoires de monstres, des petites bd avec des fantômes, des momies… ça plaisait à mes copains d’école. Puis en arrivant au lycée j’ai découvert les journaux lycéens, dans lesquels j’ai commencé à dessiner du gag… avant d’en faire dans un magazine amateur sur Cholet, le Rhinolophe Mag’, que j’allais ensuite vendre sur les festivals BD de la région… Et c’est là que j’ai commencé à rencontrer des auteurs professionnels qui m’ont ensuite accueilli parmi eux.
Tu participes régulièrement à des festivals et tu fais souvent des interventions auprès des scolaires. Qu’apprécies-tu durant ces moments-là ?
La réponse officielle, c’est la rencontre avec le public, blablabla. Mais en vrai, on se retrouve surtout entre copains dans des endroits sympas. 🙂
Sur quel.s projet.s es-tu actuellement ?
Je viens de finir le storyboard de mon prochain album : un Mickey, aux éditions Glénat, avec Joris Chamblain au scénario. Je vais commencer les pages cet été, pour une sortie en fin d’année prochaine j’imagine !
Cela fait plusieurs années que tu es régulièrement invité sur le festival. Qu’est-ce que Roch’fort en Bulles représente pour toi ?
C’est le festival incontournable de MA rentrée littéraire ! Le premier après les vacances. Celui où on retrouve les copains auteurs et organisateurs. L’été est terminé mais il fait encore beau. L’ambiance est détendue… Idéal pour tout recommencer !
Cette année, c’est toi qui a réalisé l’affiche. Peux-tu nous expliquer ton processus créatif ? Comment as-tu intégré le thème des animaux ?
Pour commencer, j’ai regardé les affiches des éditions précédentes, où l’Hermione était souvent mise en avant. Et puis comme elle n’est pas là cette année, et que j’avais la flemme de la dessiner de toute façon, j’ai très vite décidé de faire la porte de l’Arsenal, qui se situe en face du lieu du festival. Ensuite pour le thème, j’ai ajouté les héros animaliers des auteurs présents, tout simplement !
Merci DAV pour cette interview.
Bon Festival à tous !
L’anecdote En 2020, sur la page facebook du Jounal Spirou », nous pouvions lire : « C’est un tounant historique dont nous avons l’honneur et le plaisir de vous faire part aujourd’hui . Après d’aussi prestigieuses que Marvel, LucasFilms ou National Geographic, c’est désormais le Journal Spirou qui rejoint l’emblématique Walt Disney Company. Une opportunité absolument formidable pour Spirou qui va pouvoir accélérer ainsi son internalisation et sa transformation en une marque de rayonnement mondial » C’était oublié que cette fausse annonce daté du 1er Avril. Le gag était illustré par une superbe couverture de DAV.